L’art de la Parabole

L’œuvre d’Eugène Burnand est dédié, par éthique confessionnelle, à l’éloge de la Création. Tout en rêvant du « grand art », religieux ou historique, il peine à renoncer au pittoresque du style animalier et aux scènes de genre. Celles-ci deviennent alors les vecteurs d’une vision sacrée et réaliste : Le Semeur ou La Maternité sont des exemples de la fusion des registres bibliques et quotidiens.

Résidant à Montpellier de 1895 à 1903, Eugène Burnand se voit entouré d’un paysage authentique, antique même. Cette nature sert de cadre à la mise en image du Nouveau Testament qui, pour l’artiste vaudois, est de tous temps et de tous lieux. De retour en Suisse, à Neuchâtel, il étudie de nombreux « types ethniques », comme il les nomme. Entre 1904 et 1908, il entreprend l’illustration des Paraboles. Le volume, édité en France et basé sur ses peintures ou dessins similigravés, sera son plus gros succès international. Paroles imagées s’inspirant de la vie quotidienne ou de lieux communs, les Paraboles de l’artiste sont des illustrations, des traductions en images de faits concrets rapportés dans le texte sacré et tirés de la vie de tous les jours.

L’enfant prodigue, 1901-1902, huile sur toile, 46.5 x 32cm.
La Maternité, 1911-1912, Huile sur toile, 115 x 90cm.