Eugène Burnand, peintre naturaliste

Né à Moudon, Eugène Burnand (1850-1921) est l’un des artistes suisses les plus célèbres dans son pays et en France vers 1900. Comblé d’honneurs, il est aussi l’un des plus cosmopolites, partageant sa vie entre la Suisse, Paris, la Provence et l’Italie. Il fait ses études à l’École des Beaux-Arts de Genève puis travaille dans l’atelier de Gérôme à Paris. Dès la fin de sa formation, Eugène Burnand est l’un des seuls peintres suisses qui peut vivre de sa peinture et de son art. Il voyage beaucoup selon le travail qui lui est donné mais il revient très fréquemment dans la région de Moudon.

À ses débuts parisiens, en 1872, il pratique le dessin de presse et la gravure pour l’édition de luxe, et se spécialise dans l’art animalier. Il excelle bientôt dans les scènes rurales, la peinture de paysage, de portrait, avant de s’orienter vers l’histoire et l’art religieux. Fasciné par le rendu réaliste du monde, animé par de fortes convictions, Eugène Burnand est une figure majeure de l’art naturaliste à travers ses œuvres les plus connues : Le Taureau dans les Alpes de 1884, La Fuite de Charles le Téméraire de 1895 et Le Labour dans le Jorat de 1915, brûlé et repeint l’année suivante.

Quelques dates-clefs de sa vie artistique :
1850, 30 août : naissance de Charles-Louis-Eugène Burnand.
1871 : École des Beaux-Arts de Genève avec Barthélémy Menn.
1872 : École des Beaux-Arts de Paris avec Jean-Léon Gérôme.
1876 : première collaboration à la revue L’Illustration ; elle durera plus de quarante années.
1881, 7 mars : première rencontre avec Frédéric Mistral.
1883, décembre : parution de la première édition illustrée du texte original du poème de Mirèio-Mireille chez Hachette.
1884 : peinture Taureau dans les Alpes (200 x 270 cm).
1893, 1er janvier : reçoit la distinction de Chevalier de la Légion d’honneur.
1895 : peinture La Fuite de Charles le Téméraire (340 x 560 cm).
1901 : peinture La Prière sacerdotale (186 x 368 cm).
1904 : membre du jury de l’Exposition nationale suisse des beaux-arts à Lausanne.
1912, 9 juin : inauguration des vitraux dessinés par Eugène Burnand pour l’église de Herzogenbuchsee.
1916 : peinture Le Labour dans le Jorat (270 x 630 cm).
1917, 27 avril : séjourne à Marseille, ainsi qu’à Montpellier, pour travailler sur des portraits de soldats alliés impliqués dans la guerre.
1921, 4 février : décès à son domicile parisien. Ses obsèques sont célébrées successivement à l’église du Luxembourg à Paris, au temple paroissial de Moudon et à Vulliens où il sera inhumé.